2012-10-24gaby-charroux-petit.jpg Les députés Front de gauche n'ont pas voté la loi de Finances 2013. Gaby Charroux (PCF-Front de gauche) est membre de la commission des Finances de l’Assemblée nationale. Il explique à l'Humanité la vraie rupture budgétaire qu'il appelle de ses voeux.

 

Quel est le sens du vote ?contre la loi de programmation des finances publiques ?pour 2012-2017??

 

Gaby Charroux. On a pris un chemin prévisible, après les textes passés en discussion ces dernières semaines à l’Assemblée, le traité européen d’abord, puis la loi organique. Aucun des amendements qu’on a proposés sur cette loi n’a été retenu, il nous semble donc que le compte n’y est pas. Même s’il y a un certain nombre de signes positifs, par exemple, la fameuse décote, concédée en partie pour justifier l’immobilisme sur le gel du barème des impôts. On pourrait citer un début de taxation des dividendes, la contribution exceptionnelle sur les grandes sociétés mais, globalement, on est loin de la justice fiscale promise par François Hollande durant la campagne présidentielle.

 

Votre geste ne vaut pas opposition ?à long terme au gouvernement??

 

Gaby Charroux. Non, mais nous continuons d’émettre des réserves, très inquiètes, sur l’ancrage à gauche de ce gouvernement. Il n’emprunte pas la voie qui convient. Le carcan s’est appliqué au travers du traité européen, de la loi organique et aujourd’hui de ce budget?: l’État et les collectivités territoriales vont être contraints. Or, il faut développer l’investissement public, pour leur permettre de faire face aux missions générales de service public pour la santé, l’école… Nous pensons que préparer l’avenir, c’est faire de la croissance et de l’emploi une priorité. Il faut aussi travailler à la réhabilitation de l’impôt pour permettre des dépenses publiques utiles, ou à la réduction des évasions et des niches fiscales. Faire payer aux populations ce dont les banques sont responsables, est-ce de la justice?

 

En ce qui concerne le volet dépenses du budget 2013, comment voterez-vous??

 

Gaby Charroux. Sur les recettes, nous nous sommes abstenus. Sur les dépenses, même si la position du groupe n’est pas arrêtée, on aurait toutes les raisons de voter contre. Les contraintes qui vont peser sur les finances des collectivités territoriales sont injustes et inefficaces économiquement. En tant que président d’agglomération et maire de Martigues, je le vois?: si on réduit nos moyens, c’est moins d’investissement, moins d’emplois pour les entreprises locales. C’est un cercle vicieux qu’on pérennise.

L'Humanité