Ce premier PLFSS présenté par le nouveau gouvernement, est très préoccupant parce quil ne contient pas de mesure permettant dengager les réformes structurelles nécessaires au financement équilibré et durable dune protection sociale de qualité pour tous.
Le nombre grandissant de malades obligés de différer ou de renoncer à des soins aurait dû conduire à des mesures fortes pour enrayer ce processus.
De même, la situation extrêmement dégradée des hôpitaux publics aurait exigé des mesures immédiates en leur direction.
Ce nest pas le cas parce que ce texte ne contient aucune mesure ambitieuse permettant de dégager les moyens dun financement à la hauteur des besoins.
Vous avez refusé tous nos amendements visant à la fois, des recettes nouvelles pour la sécurité sociale, davantage de justice, des investissements utiles et une lutte résolue contre la spéculation financière, en nous renvoyant systématiquement à une grande réforme du financement de la protection sociale.
Vous avez refusé de mettre à contribution les revenus des placements financiers des banques et des entreprises qui spéculent ; en revanche et en dehors de tout cadre, vous nhésitez pas à instaurer immédiatement une nouvelle contribution de solidarité pour lautonomie dont devront sacquitter les retraités imposables !
Evidemment, sans moyens financiers nouveaux, pas de possibilité de redresser la situation désastreuse laissée par les gouvernements précédents et encore moins dinstaurer de nouveaux droits.
Ce renoncement sur le fond, face aux puissances dargent, vous conduit à renoncer aux mesures courageuses indispensables pour avancer.
Cest ainsi que lobjectif de dépenses dassurance maladie consacré aux hôpitaux pour 2013 reste encore cette année, très inférieur à ce qui aurait été nécessaire ne serait ce que pour maintenir lexistant ! Il ne permettra pas denrayer la dégradation importante des conditions de travail des soignants, de lensemble du personnel et de laccueil des patients. Les difficultés vont donc saggraver.
De même, vous renoncez à remettre en cause les franchises médicales et autres forfaits qui pèsent dabord sur les plus modestes et plus globalement sur laccès aux soins de nos concitoyens.
Et ce nest pas le contenu de laccord que vous avez accepté sous la pression des syndicats médicaux et sans la présence des représentants des usagers, qui remettra en cause les dépassements dhonoraires à la charge des patients. Au contraire, il les entérine et le risque est grand de les voir se multiplier.
Vous avez renoncé également à revenir sur le jour de carence imposé aux agents de la fonction publique, sur la révision des indemnités journalières en cas de maladie, pas même sur la scandaleuse fiscalisation des indemnités daccident du travail contre laquelle vous vous étiez portant indignés à juste titre.
Certes, ce texte contient quelques mesures positives que nous avons bien sûr votées, comme par exemple le remboursement à 100% de lIVG pour toutes les femmes qui y ont recours, lannonce de la réintroduction dans les textes de la notion de service public hospitalier, ou celle de la fin de la convergence tarifaire.
Mais vous navez pas commencé à réduire les exonérations de cotisation sociale sur les bas salaires qui pèsent pour plus de 20 milliards deuros sur les finances publiques et tirent toutes les rémunérations vers le bas. Finalement, le manque de moyens et la logique comptable restent à luvre.
Force est de constater malheureusement, que ce premier PLFSS nenvoie aucun signe de rupture résolue avec les dogmes précédents.
Il est encore et toujours inscrit dans une perspective de déficit chronique envisagé jusquen 2017, avec de surcroit, des prévisions de croissance et de masse salariale qui ont hélas bien peu de chance dêtre atteintes et viendront aggraver encore les chiffres que vous nous présentez.
Si lon ajoute à tout ça, le fait que la T2A sapplique toujours dans le cadre de la loi Hôpital, patient, santé Territoires que vous nenvisagez pas dabroger, cest peu dire que nous sommes déçus.
Nous ne pouvons pas accepter ces choix qui ont été si massivement rejetés par nos concitoyens.
Ces derniers se sont majoritairement prononcé pour le changement et vous leur avez dit « cest maintenant »
Pour toutes ces raisons (et avec regret), les députés du front de Gauche (du groupe GDR) voteront contre ce texte qui ne peut pas permettre à la gauche de réussir.