Conseil municipal du 14 avril 2021

Nous rappelons ici notre prise de position lors d'un précédent conseil: nous sommes bien entendu pour la construction de logements sociaux mais nous sommes aussi pour favoriser la mixité sociale dans tous les quartiers de la ville.

C'est plaisant de voir invoquée la loi SRU dans le courrier envoyé au préfet de l'Essonne. Nous aimerions néanmoins que tous les projets immobiliers intègrent eux aussi une proportion de logements sociaux au nom de cette même loi et surtout parce que cette mixité est un ferment de cohésion et du vivre ensemble.

Rappelons que 70% de la population est éligible au logement social. Avec 23% de logements sociaux - [ Mme le maire pourra peut-être nous donner le chiffre actuel ] - nous ne sommes pas loin d'être dans les clous (25%) mais nous n'y sommes plus.

Certains ici se réjouissent de voir les prix de l'immobilier flamber. +30% vantait M. Corbin lors de la campagne électorale, tellement sûr apparemment d'y lire un indice de bien être. C'est surtout le résultat d'un manque de construction global. Des personnes qui devraient pouvoir prétendre à un logement social ne le peuvent plus faute de disponibilité et parce que la politique actuelle vise, plutôt que de construire pour satisfaire les besoins de tous, à en faire profiter “ceux qui en ont le plus besoin”.

  • Ainsi en a -t-il été de l'instauration de surloyer dans les immeubles sociaux à partir de 1996 instauré sous le gouvernement Juppé pour les "réserver aux personnes" les plus en besoin.
  • L'introduction dès la fin de cette année de la cotation et de la gestion en flux (et non plus en stock) de la demande de logement sociaux dans le cadre de la loi ELAN, si les intentions là encore sont louables, à savoir "objectiver la demande, rendre plus transparente les attributions, est là encore motivée par "faciliter l'accès aux plus en besoin".

Résultat: On finit ainsi petit à petit par éloigner la partie la moins fragile socialement du parc HLM. La mixité sociale n’a donc pas fini de souffrir, et les ghettos sociaux de fleurir.

Cela ne réglera en rien le problème de fond du manque de logement quand 10 demandes font face à 1 logement vacant,( 120 000 logements sociaux produits en 2016 en France, 90 000 en 2020 , 21 000 en Île de France en 2020, 53 propositions de relogement sur Montgeron face à 887 demandes).  Réserver les logements à ceux qui en ont le plus besoin, c'est un peu comme si demain la sécu annonçait ne rembourser les soins que des plus démunis. Cela peut sembler de bon sens s’il fallait choisir mais cela signifie surtout qu’on a renoncé à l'universalité du droit au logement.

Chacun doit ici assumer ses responsabilités.

  • L’Etat qui n’a pas que réduit les APL, a aussi largement ponctionné les organismes HLM qui doivent pourtant déjà faire face au renchérissement des constructions.
  • La Région Île de France ou Valérie Pécresse et Sylvie Carillon ont fait le choix de diviser par trois le montant des aides à la pierre durant le dernier mandat, c’est-à-dire la subvention régionale au logement social et refuse désormais le soutien régional à des villes qui ont un taux de logement sociaux supérieur à 30% [provoquant à terme la gentrification des communes populaires de la petite couronne]
  • Notre département - l'Essonne - qui depuis la dissolution de l'OPIVOY n'a plus d' office départemental HLM, [ seul 2 départements français sont sans office départemental HLM ] et qui se prive ainsi d'un levier de financement important pour le développement du logement social.

Il faut donc construire car la demande est criante. Construire ou réhabiliter de manière répartie sur le territoire et pas n’importe comment. A Yerres certes, dans le 16eme à Paris aussi ! et d’abord dans toutes les communes ne respectant pas les 25% de la loi SRU. Mais être exemplaire, nous même, en nous mettant en capacité de répondre à une partie des 887 demandes de logements sociaux en attente et de reloger aussi sur Montgeron toutes les personnes qui dans le cadre de la restructuration de l'Oly le souhaitent.

Mesdames et Messieurs les conseillers, ceci étant rappelé, nous voterons donc pour cette délibération.

[ 30 logements = 100 personnes = 10 à 14 enfants supp sur J Moulin élémentaire. effectif actuel: 428 / effectif Pompidou 539.]

--> Mme le maire dit que nous en sommes à 24,2%.