Lannée 2011 a été rude pour les femmes : disqualifiée, niée, méprisée à loccasion daffaires politico-judiciaires et des commentaires journalistiques, la parole des femmes est en danger.
Le traitement infligé à celles qui osent briser la loi du silence en dénonçant les faits de violences dont elles sont victimes dans les coulisses du système, est honteux. Alors que les associations féministes se battent depuis des années pour la reconnaissance de ces violences, nous avons assisté pendant des mois à un florilège de propos machistes et de déclarations dégradantes. Ces violences et ces comportements sont lexpression de la domination masculine encore et toujours à luvre dans notre société.
Les femmes, premières victimes de laustérité
En Europe et en France, les femmes sont les premières victimes des crises et des politiques daustérité. Il ny a pas de fatalité : nacceptons pas la pauvreté, la précarité et le chômage. Lautonomie des femmes est une condition de lémancipation et de légalité.
Face à cette régression qui sannonce, les pouvoirs publics lÉtat doivent agir. La loi votée en 2010 nécessite des moyens pour son application qui ne viennent toujours pas. Trêve de paroles ! Il faut une véritable volonté politique et des moyens à la hauteur.
Avec le Front de Gauche, faisons reculer le patriarcat
Dès 2012, donnons la priorité à léducation et à la prévention : éducation des jeunes, sensibilisation et information de la population, formation des professionnels sont nécessaires pour faire reculer le patriarcat.
Le Front de Gauche défend la proposition dune loi-cadre incluant les propositions élaborées par les associations du mouvement féministe.
Nous exigeons que les associations féministes conservent les missions de service public auprès des victimes, ce qui implique lattribution de moyens financiers en fonction des besoins recensés chaque année. Il est hors de question que lÉtat se désengage ! Si des missions de service public sont transférées aux collectivités territoriales, le budget doit suivre !
Les propositions du Front de Gauche :
- Des campagnes dinformation et de sensibilisation permanentes.
- Une formation spécifique et obligatoire en matière de prévention ?pour tout-es les professionnel-les concerné-es.
- Le changement dans le code pénal et le code du travail de la définition du harcèlement sexuel, sappuyant sur celle de lUnion Européenne, « comportement non désiré à connotation sexuelle ».
- La délivrance ou le renouvellement dans les plus brefs délais du titre de séjour pour les femmes étrangères victimes de violences conjugales.
- Le statut de réfugié pour toute femme demandant lasile parce que victime de violences sexistes, sexuelles ou lesbophobes.
- Labrogation du délit de racolage et la mise en uvre dune politique de pénalisation du client de la prostitution.
- Une réelle politique de logements prioritaires pour les femmes en danger.
- La mise en place dun Observatoire national des violences qui étudie, impulse, évalue les politiques menées.