Selon le Projet de loi de finances pour 2013, le ministère de la Culture verrait son budget amputé de 110 millions d' (-4,3%). Et la baisse devrait se poursuivre durant les années à venir, avec 2,38 milliards pour 2014 et 2,35 milliards pour 2015. Ainsi, « les grands projets culturels annoncés par le précédent gouvernement sans être financés seront abandonnés, ou, pour certains, redimensionnés ou reportés ». Par ailleurs 20 millions d' de subventions pourraient disparaître des caisses de plusieurs établissements publics de l'État - théâtres, opéras, musées - soit environ 2 % de perte en regard de l'année 2012. Malgré un effort promis en faveur de léducation artistique ainsi que la promesse que le spectacle vivant serait épargné, le compte ny est pas.
Le candidat François Hollande avait pris, lors de sa campagne deux engagements : celui de mettre en chantier une grande « loi dorientation et de programmation » et celui de « sanctuariser » le budget de la Culture. Nous en sommes donc très loin et force est de constater que cest la première fois dans lhistoire de la Ve République quun gouvernement de gauche procède à la diminution du budget de la culture ! Cette « grande première » qui a de quoi étonner, ne peut que susciter de notre part une claire désapprobation. Est-ce là le lancement de l « Acte 2 de lexception culturelle » ? Ny a t il pas là une incohérence incompréhensible de la part dun gouvernement qui affirme haut et fort que léducation et la jeunesse sont les priorités majeures du quinquennat, et qui considère que la culture ne fait pas partie de cette priorité ! Quelle drôle de conception de léducation et de la culture dont les liens forment la trame essentielle de lémancipation et de lavenir de notre jeunesse.
Décidément lacharnement gouvernemental à respecter le pacte budgétaire européen lui fait oublier ses fondamentaux. Le Parti communiste français qui avec ses partenaires du Front de Gauche a élaboré un projet ambitieux pour lart, la culture et les médias, considère quaucune sortie de crise ne peut être envisagée sérieusement dans la poursuite dune politique daustérité et de réduction inconsidérée de la dépense publique. Il exige lannulation des réductions budgétaires programmées par le gouvernement. Ses parlementaires députés et sénateurs seront en première ligne pour combattre laustérité qui préside dans ce domaine comme dans les autres à lélaboration du budget 2013. Il continuera dagir avec le Front de gauche et lensemble des acteurs culturels pour la relance des politiques publiques en faveur de lart et de la culture et la refondation dun grand service public de la culture dont rêvait, entre autres, Jean Vilar dont nous célébrons cette année la centième anniversaire de la naissance.