Déclaration de la CGT  du 28 décembre 2010


La SNCF est responsable !


La France entière s’émeut de voir un train mettre 26 heures pour relier Strasbourg à Port-Bou et Nice. Cet évènement est la résultante des politiques menées à la SNCF depuis plusieurs années. Pour la Fédération CGT des cheminots, quand "une Entreprise Publique comme la SNCF se détourne du service public pour faire du business, il est prévisible que les voyageurs et les cheminots en subissent les conséquences".


Depuis que la Direction de la SNCF a accentué son organisation en branches indépendantes refusant toutes formes de mutualisation des moyens humains et matériels, les dysfonctionnements deviennent le triste quotidien des usagers et l’angoisse des cheminots.


Les Directions d’activités ne veulent plus financer les réserves en personnel de bord (Agents de Conduite et Agents du Service Commercial Trains). Les ateliers d’entretien des locomotives sont spécialisés par activités. Les aiguilleurs n’ont plus de contact avec les autres services au nom de la « concurrence libre et non faussée ».

Cette organisation éclatée et cloisonnée de la SNCF engendre les situations vécues par les voyageurs de ce train qui a fait la une de l’actualité.


Pour la Fédération CGT des Cheminots ce genre d’incident illustre le contenu de nos luttes. La grève reconductible du mois d’avril, à l’appel de CGT, avait comme revendications de mettre fin à cette organisation en mono activité et de fournir à la SNCF les moyens humains pour réaliser un service public ferroviaire de qualité.


Les agents de conduite de Vierzon sont actuellement dans un mouvement de grève contre la suppression des réserves de conducteurs mais la Direction d’entreprise refuse obstinément de les entendre. La Fédération CGT des Cheminots déplore que la Direction de la SNCF refuse de tirer les enseignements de sa stratégie.

 

En 9 ans elle a supprimé plus de 25 000 emplois de cheminots, elle entend en supprimer encore 1 850 en 2011, cette politique d’austérité a des répercussions désastreuses sur la qualité du service due aux usagers et sur les conditions de travail des cheminots.


Il est outrageant d’entendre François Fillon, Brice Hortefeux, Nathalie Kosciusko-Morizet ou Thierry Mariani tirer à boulets rouges sur Météo France, les services de l’équipement, les aéroports de Paris ou la SNCF et les accuser de ne pas répondre à leurs obligations alors que c’est leur politique libérale qui supprime les moyens et pousse à la casse des entreprises publiques et du service public.