Sous prétexte de développer lélectricité photovoltaïque, le gouvernement prépare une nouvelle hausse de 3 à 4 % des tarifs.
Les ménages vont à nouveau subir une hausse du prix de lélectricité, qui augmentera de 3 à 4 % dès le 1er janvier
prochain.
Publiée par les Échos, linformation a été confirmée hier matin par la ministre de lÉconomie et des Finances, Christine Lagarde. Invitée dEurope 1, elle a reconnu que, pour compenser lobligation faite à EDF de racheter lélectricité solaire au-dessus du prix du marché, lexécutif a lintention daugmenter la contribution au service public de lélectricité (CSPE).
Un amendement à la loi de finances déposé par le député UMP du Lot-et-Garonne, Michel Diefenbacher, avec lautorisation du gouvernement, doit autoriser la commission de régulation de lénergie (CRE) a relevé cette contribution dont sacquitte chaque usager, de 3 euros par mégawattheure au 1er janvier. La CSPE passerait ainsi de 4,5 à 7,5 euros par mégawattheure.
Lopération pourra être renouvelée chaque année par la CRE sauf si le gouvernement sy oppose. Mécaniquement, le mégawattheure délectricité passera donc, pour les usagers, de 93,1 euros à 96,1 euros, soit une hausse de 3,22%.
Pour justifier cette nouvelle ponction sur les familles, le gouvernement affirme que le développement du parc solaire, dont la puissance a été multipliée par 10 en deux ans (de 81 mégawatts en 2008 à 850 mégawatts fin 2010), génère un surcoût de lordre de 1,6 milliard deuros pour EDF. Christine Lagarde, qui juge «normal» que le développement des énergies dites renouvelables soit financé par lusager, na pas évoqué le 1,8 milliard deuros de bénéfice réalisé par EDF au premier semestre de cette année, ni les 3,9milliards deuros engrangés en 2009 par les actionnaires.
Si cette hausse est confirmée lors du vote de la loi de finances, elle viendra sajouter à celle déjà effective depuis le 15 août dernier. Au cur de lété, le gouvernement a déjà revalorisé les prix de lélectricité de 4 à 5% pour les entreprises et 3% pour les particuliers. Cétait à lépoque la plus forte augmentation que ces derniers aient subie depuis 2003.
Le presque doublement de la CSPE ne sera vraisemblablement pas le dernier épisode de cette flambée sans précédent des tarifs de lélectricité. Le projet de loi Nome, qui vise à mettre à disposition des concurrents dEDF un quart de la production nucléaire et qui est en cours dexamen par le Parlement, va en effet provoquer une nouvelle hausse des tarifs réglementés de 7,1% à 11,4% dès son adoption et une augmentation comprise entre 3,1% à 3,5% chaque année entre 2011 et 2015.
Pierre-Henri Lab
L'Humanité du mardi 26 octobre