Le logement social était considéré il y a encore quelques années comme une promotion sociale et un outil d'aménagement du territoire et vecteur de progrès en matière d'urbanisme.

Je vous rappelle qu'il y a 50 ans pour bien des familles entrer dans des logements sociaux avec eau courante, électricité, plusieurs pièces étaient un signe de réussite.

D'autant que de très grandes et grands architectes ont conçu des logements sociaux, Le Corbusier a laissé son empreinte à Marseille, Renée Gailhoustet et Jean Renaudie à Ivry-sur-Seine.

Comment sommes-nous passés de cette conception du logement social à la vision que nous en avons aujourd'hui à savoir réservé uniquement aux plus pauvres ? Nous défendons une vision universelle du logement et non une vision restrictive et c'est l'objet de cet article 2.

Les auteurs de la proposition de loi souhaitent rehausser les plafonds de ressources pour l'accès au logement social de 10,3 % afin d'élargir l'accès au logement social et y favoriser la mixité.

Nous avons chacun en tête dans nos mairies ou dans notre entourage des exemples de personnes dépassant légèrement le plafond. Par exemple, un professeur des écoles aujourd'hui en début de carrière donc avec un revenu net mensuel de 1690 € ne peut pas se loger dans le parc public en province. En relevant les plafonds d'attribution des logements, nous souhaitons aller vers plus de mixité dans le parc social ou plutôt y revenir.

Nous ne pouvons pas en effet faire le souhait du vivre ensemble sans le mettre en œuvre réellement et cela passe indéniablement par la mixité sociale dans des quartiers en voie de ghettoïsation.

Monsieur le Sénateur Raoul, en commission des finances vous vous inquiétiez de voir une baisse de pour les bailleurs sociaux parce que cela entrainerait la disparition de surloyers. Nous pensons que les bailleurs peuvent avoir d'autres ressources que les locataires notamment les aides à la pierre, mais c'était l'objet de l'article 1. Ce qui montre d'ailleurs la cohérence de cette proposition de loi.

Ainsi, mes chers collègues, je vous invite à voter cet article.

Billet original sur Senat Groupe CRC