Le Conseil des ministres vient d'adopter ce matin deux projets de loi importants : la prolongation de l'état d'urgence durant trois mois qui sera débattue au Sénat le 9 février et un projet de réforme du Code de la procédure pénale qui inscrit dans le droit commun cet état d'urgence qui n'aura donc plus besoin à l'avenir d'être prolongé.

M. Le Foll a vendu la mèche en présentant ces deux projets en expliquant que : « l'état d'urgence serait prolongé jusqu'à ce que la loi sur les nouvelles procédures pénales soit mise en œuvre ».

Ainsi, des procédures justifiées dans les heures qui suivent des attentats aussi meurtriers que ceux du 13 novembre, seraient gravées dans le marbre de la loi ordinaire après avoir été gravées dans celui de la Constitution.

La mise à l'écart des juges, réduisant considérablement leur contrôle sur l'action policière, constitue l'élément central de la démarche sécuritaire actuelle.

Si les sénatrices et sénateurs du groupe CRC s'opposent à cette dangereuse évolution, c'est bien entendu au nom de principes qui ont fondé la République, mais aussi au regard de l'inefficacité de ces mesures.

La poussée de Daech et d'un islamisme radical qui n'a rien à voir, de près ou de loin, avec le Coran, sera combattue, bien au contraire, par un renforcement de la démocratie et par une volonté de paix inébranlable.

Sur le plan national, l'arme de notre pays c'est l'éducation, la culture, le travail. Sur le plan international, c'est la recherche déterminée d'une solution politique pour l'arrêt de soutiens encore nombreux aux djihadistes.

Les sénatrices et sénateurs du groupe CRC ne tomberont pas dans le piège de Daech en acceptant le recul des libertés publiques. Ils agiront pour renforcer les vraies armes de notre peuple : l'éducation, la culture, la recherche de la paix. Dès le 9 février ils voteront contre la prolongation de l'état d'urgence.

Billet original sur Senat Groupe CRC