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Les députés l’avaient adopté en première lecture. Mais au Sénat, il a totalisé 201 voix contre (LR, centristes, et RDSE (à majorité PRG) à l'exception du président du groupe Jacques Mézard) et 140 voix pour (socialistes, Communiste républicain et citoyen (CRC) et écologistes). Pour le rapporteur du texte au Sénat Jean-Claude Carle (Les Républicains, LR) ce texte est "inutile, inopportun, et inopérant". "C'est un texte d'affichage qui légifère hors-sol", a-t-il ajouté.

Compétence facultative des communes, la restauration scolaire concerne aujourd’hui dans le primaire environ 80 % d’entre elles, soit «400 millions de repas servis chaque année dans les écoles, facturés aux parents en moyenne de 2,50 à 3 euros », expliquait la rapporteure du texte à l’Assemblée, la députée (PRG) et conseillère municipale de Lyon Gilda Hobert. Ce texte cible certaines villes, pilotées par l’UMP (Bordeaux, Nice, Meaux, Thonon-les-Bains…), mais aussi plus récemment par le Front national, comme Mantes-la-Ville (Yvelines), qui entendent restreindre l’accès de ces cantines aux enfants de chômeurs. Motif invoqué : un trop grand nombre de demandes. Et les chômeurs auraient que ça à faire, priorité aux travailleurs dit la droite…

Intervenant au nom des élus communistes, Marie-George Buffet avait rappelé que l’exclusion d’enfants de chômeurs des cantines était aussi «une atteinte à l’activité des femmes». Le Sénateur Yannick Vaugrenard (PS), a déploré de son côté qu’"au-delà du droit", cette loi permettrait "d'éviter des situations humaines douloureuses et parfois humiliantes vécues par les enfants".  La ministre de la Décentralisation Marylise Lebranchu a également regretté ce vote du Sénat : "alors que nous traversons des temps difficiles", il faut renforcer les services publics, "surtout ceux qui bénéficient aux plus jeunes".

humanité, du 10 décembre 2015