Paris et Saint-Denis ont subi des attentats d'une violence extrême. La France est sous le choc. Les citoyen-nes n’en peuvent plus de cette menace et veulent comprendre et agir pour vivre en paix.

La sûreté de toutes et de tous doit être une priorité. Mais elle doit être assurée indissociablement de la protection des libertés et des droits fondamentaux qui fondent notre République. De même que nos libertés et nos droits, toute la population sans aucune discrimination d'origine, de culture, d'opinion ou de religion doit être protégée.

Depuis 15 ans, les interventions en Afghanistan, en Irak, en Lybie et maintenant en Syrie, loin de supprimer le terrorisme, l'ont alimenté. S'attaquer à Daesh, c'est simultanément couper ses financements ainsi que le trafic d'armes et mettre en place une coalition internationale sous mandat de l'ONU. C'est aussi, en tout domaine, remettre l'Humain au cœur pour faire reculer le désespoir comme la violence.

[Visuel : Jean Jullien ]

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image_dugudus_1.jpg, nov. 2015

Paris et Saint-Denis ont subi des attentats les plus violents dans notre pays depuis la seconde guerre mondiale. Des dizaines de vies, souvent jeunes, ont été brutalement interrompues. Des milliers de citoyens, de femmes, d’hommes, d’enfants, témoins, familles ou proches, sont directement confrontés au malheur. C’est notre peuple tout entier qui a été agressé de manière aveugle, barbare dans son quotidien, dans sa vie. Nous pensons à tous ceux qui souffrent aujourd’hui dans leur cœur et dans leur corps. Nous saluons l’action remarquable des forces de sécurité, des secouristes, des services de santé ... Encore une fois, ces grands services publics ont fait face.

 

Les citoyen-nes n’en peuvent plus de cette menace, de cette angoisse d’un éternel recommencement. Ils veulent comprendre et agir pour vivre en paix.

 

Sûreté et Liberté

Face à la violence d’attaques multiples, l’état d’urgence était justifié. Les forces de police, la justice doivent disposer des moyens nécessaires pour réagir avec fermeté et célérité. La sûreté de toutes et de tous doit être une priorité. Mais elle doit être assurée indissociablement de la protection des libertés et des droits fondamentaux qui fondent notre République. Sacrifier une part de liberté serait de fait une victoire pour les terroristes de Daesh.

C’est à l’aune des principes de protection de la population, de la République et des libertés fondamentales que le PCF se prononcera sur sa prolongation qui devra de toutes les façons être soumise au contrôle parlementaire régulier. Mais protéger notre peuple n’est pas qu’une affaire de lois sécuritaires renforcés. Combien en une décennie ? Pour quelle efficacité ? Par contre, il faut des moyens pour les services publics et là il y a un vrai débat qui montre que l’austérité n’est pas compatible avec la guérison de maux terribles qui minent notre société, dont cette grave menace terroriste.

 

Non à la stigmatisation !

Le piège tendu par Daesh : déstabiliser et diviser la société par la terreur et l'effroi. C'est pourquoi nous récusons la notion « d'ennemi de l'intérieur » utilisée par Valls et qui renvoie, de l'affaire Dreyfus aux guerres coloniales en passant par Vichy, aux pires heures de notre histoire. De même que nos libertés et nos droits, toute la population sans aucune discrimination d'origine, de culture, d'opinion ou de religion doit être protégée. Pas de boucs émissaires ! Encore moins les réfugiés auquel la France doit hospitalité et asile, plus encore quand ils ont vécu la terreur de Daesh au quotidien.

 

Résister à la logique de guerre

parisnov13.jpgDaesh ne cherche pas la paix sur les territoires qu'elle occupe, mais la guerre partout. Il faut détruire Daesh, jeter aux oubliettes de l’histoire ce terrorisme aveugle et sanguinaire. Mais il faut aussi constater lucidement que ces attaques sans précédent sur Paris signent l’échec de 15 ans de guerre. La « guerre de civilisation » de Bush en Afghanistan, la destruction de l’Irak, l’opération libyenne, la guerre oubliée du Yemen alimentent cette folie meurtrière. Il faut mettre en place une large coalition internationale sur mandat de l’ONU qui au-delà du combat contre Daesh, Al Quaida et autres organisations, doit viser la reconstruction de ces régions, le retour au pays des milliers de réfugiés et une coalition sûre d’établir une paix durable dans la région. Il faut assécher les moyens financiers et les vente d'armes dont bénéficie les terroristes.

 

La violence terroriste révèle les maux de nos sociétés.

Comment des jeunes français ont pu commettre de tels actes, comment ont-ils pu sacrifier leur vie pour tuer, massacrer ? Bien sûr, il y a le fanatisme, les dérives sectaires, la manipulation, l’absence de culture. Mais il faut ouvrir les yeux, une société comme la nôtre, où l’argent est érigé en valeur absolue au détriment du travail et où les inégalités croissent année après année, ne peut que générer de l’exclusion, de la violence. Le vivre ensemble qui nous est cher, qui est au cœur de la République a un prix. Il faut réorienter les immenses richesses vers l’épanouissement humain : l’école, l'éducation, la culture, le travail. Elles sont les seules réponses au désespoir, à la perte de sens.

 

Les élections régionales

Dans ce contexte exceptionnel comment vont se tenir les élections régionales de décembre ? Ce scrutin sera le premier rendez-vous national après le 13 novembre,une participation maximum sera un acte de résistance politique et démocratique à la terreur.

Il est indispensable que des mesures exceptionnelles soient prises pour le pluralisme, l'égalité des listes. Les médias peuvent et doivent y jouer un grand rôle. Il s'agira d'exprimer des choix politiques priorisant la justice, la démocratie réelle, le développement des services publics, s'unir contre la loi de l'argent et l'austérité, la misère sociale et culturelle. Autant de préoccupations que portent les candidats communistes et du Front de gauche. Tout ce qui fera société et remettra l'Humain au cœur fera reculer le désespoir comme la violence.